Internship in Tucson, Arizona (USA)

2008 – 2009

Fin de ma 4ème année d’ingénierie… Il est temps pour moi de prendre l’air et d’aller voir ce qu’il se passe outre Atlantique ! Bien aidé par Polytech`Montpellier, mon école, qui a un partenariat avec une entreprise, Rigdetop Group Inc, en Arizona, je dépose ma candidature pour un stage et passe un entretien à Grenoble, avec le PDG qui est en voyage en France. Autant vous dire que dès l’entretien, le dépaysement était là ! Tête à tête dans un café de la ville, en mode « chill », tout se passe bien ! Un camarade de classe, Benjamin, était également avec moi pour les mêmes raisons. Et hop, quelques jours après, nos candidatures sont approuvées. Un peu de paperasse pour obtenir ce foutu visa J1, et nous sommes prêts à décoller. Bizarrement, je ne ressens aucune peur à l’idée d’être loin de mon pays, de ma famille et de mes amis. Je suis plutôt excité de découvrir une nouvelle culture.

Le 03 Septembre 2008, après de longues heures de vol, nous voila sur le sol Américain, à Phoenix, Arizona. Benjamin, sa copine Fanny et moi-même avons rendez-vous avec la secrétaire de Ridgetop Group Inc, en charge de nous offrir un lift vers Tucson. 1h45 de route, nos premiers échanges en anglais, mais surtout une grosse fatigue. Arrivé dans la ville, je suis déçu d’apprendre que je ne serai pas en colocation avec Benjamin, car la chambre est déjà prise. Du coup je me retrouve dans une autre résidence pas très loin, avec Paul, un colocataire allemand. Une première pour moi ! Il est tard, je vais me coucher, avec un peu d’appréhension. Le lendemain, nous avons rendez-vous de nouveau avec la secrétaire afin qu’elle nous accompagne dans les démarches nécessaires pour travailler aux USA: obtenir le numéro de sécurité sociale et ouvrir un compte en banque. S’en suit la découverte des locaux, et de nos bureaux respectifs. Il s’agit d’un openspace équipé de cloisons pour avoir un peu d’intimité. On fait le tour et découvrons nos nouveaux collègues de travail, avec qui l’on va partager une année. Dès le premier déjeuner, on m’amène dans un restaurant dans lequel je me rappelle avoir appris mon premier mot argotique, « buck », qui signifie « dollar ». L’aventure commence !

Deuxième réveil, je me prépare à entamer ma première journée de travail. 10-15 mn de marche seulement pour arriver à l’entreprise. Oui mais voilà, il fait chaud, très chaud. Pas loin de 40°C. Mais l’humidité est quasi nulle, donc finalement c’est plutôt supportable. Je m’installe à mon bureau et découvre le premier projet sur lequel je vais travailler: réaliser la simulation d’un électrocardiographe sur Matlab/Simulink, avec Edgar et Matt. Benjamin, quant à lui, travaillera sur autre chose.

Voilà 2 mois que je suis ici, le temps passe vite. J’ai trouvé mes repères, me suis acheté une voiture, une vieille Chrysler concorde, et me suis fait un groupe d’amis. D’abord Benjamin, avec qui je n’avais pas vraiment traîné en France. Et pourtant, je peux désormais le dire, il est devenu un de mes meilleurs amis. On se tape des délires en permanence, au travail comme en dehors du travail. Il m’a initié à FIFA et Street Fighter sur Playstation. On passe certains soirs dans le Jacuzzi de sa résidence.  On joue au tennis, on sort en club, etc. Ensuite il y a Roshan, un collègue de travail d’origine indienne, mais qui vivait à Los Angeles depuis un certain temps. Autant vous dire, ce gars là est le gars le plus cool et le plus zen que j’ai pu rencontrer ! Il est passionné de yoga, il ne le pratique pas seulement, mais adopte tout un mode de vie et un état d’esprit basé autour de cette discipline. Il suffit de le voir travailler en position du lotus ou d’aller chez lui pour comprendre: aucun meuble, si ce n’est une table, une chaise, et un lit. On s’assoit par terre, et on refait le monde autour d’un thé Chai. Dieu sait qu’il est bon son thé Chai ! Et les weekends on se promène en ville ou l’on part visiter les alentours. Il y a également Mounaïm, un français qui est arrivé quelques mois avant pour un stage, tout comme moi. Un personnage intrigant, mais ô combien attachant. Il est plutôt secret, réservé, et très dynamique. Puis Paul, mon colocataire. On s’entend bien, on rigole bien et on a de bonnes conversations. Il m’aide beaucoup à améliorer mon niveau d’anglais. Ce soir, il y a deux événements prévus: d’une part Halloween, que nous allons fêter en club. D’autre part l’arrivée d’une autre collègue de classe, Coumba, qui me rejoint dans mon périple, et va embellir la suite de mon aventure, comme si elle n’était pas suffisamment belle ! Elle va remplacer Mounaïm, et devenir la nouvelle colocataire de Benjamin et Fanny.

Nöel et le jour de l’an sont passés. Mon frère Mathieu est venu me rendre visite pour l’occasion. On est parti à Las Vegas ensemble. Et WOW ! La route est magnifique, les déserts s’enchaînent, des roches rouges, des cactus, etc. L’arrivée sur le strip de Las Vegas est impressionnante. On loge au Riviera Casino, idéalement placé, et la chambre n’est vraiment pas chère ! Ils compensent le prix de la chambre en incitant les gens à jouer dans leur casino, bien évidemment. D’ailleurs, c’est ici que je vais faire mon premier tournoi de poker. J’ai pas mal d’expérience online mais en live, c’est différent. Je perds lamentablement en début de partie. Les casinos sont de véritables musées, on visite les principaux, puis on s’inscrit à un tournoi de poker au fameux Caesars Palace. Et cette fois-ci, pas question de réitérer la même performance que lors de mon premier tournoi ! Les joueurs ont l’air d’être des habitués pour la plupart, mais leur style est plutôt surprenant. Ils se « commitent » en permanence. La stratégie est simple, les forcer à mettre tapis lorsque l’on a une belle main ! Et j’avance dans le tournoi, petit à petit. Cinq heures plus tard, je suis à la table finale. Jusqu’à présent, les statistiques ont été respectées, pas de bad beats, plutôt propre, jusqu’à… maintenant. Tapis A J vs A K, au flop. Et BIM ! Quinte sur la river ! La fille est dépitée, son grigri ne lui aura pas porté chance. Je me retrouve chip leader. Puis la partie s’éternise… Nous ne sommes plus que 3, exténués, et personne ne prend de risque. On décide donc de mettre un terme à la partie et de partager les gains. Je suis crevé mais tellement content ! Avec mon bro, nous continuons de visiter, puis on assiste au spectacle du cirque du soleil version sexy (oui on est des gars…). Bref, une semaine parfaite. Si la voiture le veut bien, direction San Diego, en passant par le désert Mojave. Cette ville est magnifique, les côtes sont somptueuses. Ce soir, nous fêtons le nouvel an, et nous n’avons pas trouvé mieux que d’aller le passer à Tijuana. Rien que la frontière, c’est quelque chose. On décide de la traverser à pied, en passant les contrôles de sécurité. Une fois de l’autre côté, on prend un taxi. Ce dernier nous annonce un prix, puis ne cesse d’augmenter au fur et à mesure. Ne voulant pas nous retrouver dans ces rues glauques à une heure tardive, nous n’avons pas d’autres choix que de payer. Nous arrivons devant un club, dans lequel nous passons la soirée. Et l’ambiance est plutôt surprenante. A la moindre bousculade involontaire, les gens s’excusent. Ils sont bizarrement très respectueux. Ont-ils peur de quelque chose, de la réaction des gens et des conséquences ? On ne le saura jamais ! En tout cas, la soirée est réussie, à danser toute la nuit, à côté d’un gars surexcité qui aura passé plusieurs heures seul sur la piste de danse, les yeux fermés, à bouger de façon très énergique. Il n’a pas du fumer que de l’herbe… Le séjour avec mon frère s’achève, cette parenthèse m’aura fait tellement de bien !

Nous voilà en juin 2009. J’ai pu assister en février à un événement tout particulier, le superbowl. Il s’agit du match de l’année entre les deux meilleures équipes de football américain. Et devinez qui est en finale cette année ? Les Arizona Cardinals ! Bon certes nous avons perdu contre Pittsburgh, mais toute la ville était là pour soutenir son équipe ! Sinon, je m’entends toujours aussi bien avec Benjamin, Fanny, Roshan, Paul et Coumba. Avec cette dernière, nous pratiquons la boxe depuis maintenant 7 mois, et qu’est ce que ça fait du bien de se défouler de temps en temps ! Coumba est d’origine Sénégalaise, et tout ce qui va avec: la joie de vivre, le sourire en permanence, la danse dans la peau, etc. Chaque personne de ce petit groupe d’humains compte énormément pour moi. Je me suis attaché à eux. Je me sens bien à leurs côtés. Je travaille maintenant sur la conception d’un télémètre, avec Benjamin. Non seulement nous avons notre propre bureau séparé, mais nous avons également carte blanche. On s’occupe du choix des composants, du développement, des tests. Ce projet est vraiment formateur ! Nous avons réussi à créer une bonne ambiance dans l’entreprise, certains employés viennent fréquemment dans le bureau pour discuter de tout et de rien. Nous avons beaucoup voyagé tous ensemble, que ce soit du côté de Phoenix, de Los Angeles, du Grand Canyon, du Mont Lemmon, Tombstone, Sedona, etc. Nous avons également assisté à divers spectacles, qu’il s’agisse du concert de Jay-Z, Kelly Clarkson, ou d’un show de Monster Truck. Le 17 juin est là, c’est mon anniversaire ! Mes amis me font une surprise, et la soirée se termine… dans un club de strip-tease. Une première pour moi, j’ai plutôt apprécié :). Jusqu’à ce jour, je vis un rêve éveillé. Oui mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin. Petite piqûre de rappel, on est bien aux USA, et la sécurité de l’emploi ici n’existe pas. Plusieurs licenciements s’enchaînent, dont mon ami Roshan. Il a une semaine pour partir. On ne se rend compte de l’importance d’une chose que lorsqu’on la perd. Les mois qui suivent vont être moins fun…

Mi-aôut 2009, la fin de l’aventure approche. Les derniers mois ont été moins enthousiasmants. Paul a terminé son stage et a été remplacé par un autre colocataire, avec qui je n’ai pas vraiment d’affinités particulières. Roshan n’est plus là. Il y a de l’eau dans le gaz entre Benjamin et Coumba. Le groupe a un peu éclaté. Je passe beaucoup de temps à pratiquer du sport, de la boxe, de la natation, etc. Je traîne toujours avec Benjamin, Fanny et Coumba, mais on ne se retrouve jamais tous ensemble. Qu’à cela ne tienne, il est temps de rejoindre ma mère à San Francisco et de lui montrer un bout du pays qui m’aura accueilli si chaleureusement. Que dire de San Francisco et de ses ruelles vertigineuses, de ses quartiers hippies, de la fameuse maison bleue adossée à la colline, du Golden Gate, d’Alcatraz, etc. Nous avons passé une journée mémorable à faire le tour de la ville à vélo. Cette ville a une histoire et tellement de points d’intérêts. Oui mais voilà, elle reste néanmoins une grande ville très occupée. Personnellement, je préfère une ville aux dimensions plus humaines. Nous prenons l’avion et décollons pour le Mexique. Atterrissage à Cancun, puis on se dirige vers Playa del Carmen, où nous avons décidé de passer une semaine farniente dans un all inclusive. A ce jour, c’est la plus belle mer que j’ai pu voir, la mer des Caraïbes. Une eau turquoise à couper le souffle, des dauphins, etc. Avec ma mother, nous avons loué une voiture pour visiter les alentours, notamment Chichen Itza. Pour y aller, nous avons traversé des petits villages et pu voir la pauvreté environnante de ce paradis sur Terre. Malgré tout, on ne pourra pas enlever une chose aux mexicains, c’est leur joie de vivre et leur hospitalité. Nous avons eu une affection toute particulière pour une serveuse du restaurant de l’hôtel, qui lors de notre dernière soirée avait préparé la table avec des pétales de roses. Une attention qui nous est allée droit au cœur.

Pour finir l’aventure en beauté, il est temps de montrer à ma mère mon lieu de vie, Tucson, la ville qui m’a accueilli pendant cette dernière année et qui m’a procuré tant de bonheur. Quoi de plus dépaysant que de se promener dans les rues bordées de sable et de cactus, de surveiller chacun de ses pas pour ne pas mettre le pied sur un crotale ou autre serpent vénimeux, d’observer de loin le monstre de Gila, ou les coyotes sur les dunes, les écureuils antilopes, etc. A l’horizon, le Mont Lemmon et son sommet qui culmine à 2800m d’altitude et enneigé l’hiver. La ville est très étalée et donne la sensation d’être peu habitée, malgré ses 520.000 habitants, un mélange de mexicains, de cow-boys, et de gens plus classiques. Le soir, le casino, les bars country et les clubs animent la ville. Il suffit de s’équiper de santiags et d’un chapeau, d’apprendre deux trois pas de danse country et sortir dans un club pour s’imprégner de l’ambiance qui règne ici. L’université est ultra moderne, à l’américaine j’ai envie de dire. Côté culinaire, on trouve de tout. Il est tout à fait possible de manger correctement, loin du cliché que l’on peut avoir. Loin des préjugés également, je me suis senti en sécurité tout au long de mon aventure. Certains ont des armes à feu chez eux, mais il s’agit d’une minorité. Je n’ai pas ressenti non plus le côté superficiel que l’on peut reprocher aux américains. Certes, je n’ai pas rencontré beaucoup d’américains, mais je pense que la barrière de la langue a joué un rôle. Dans le travail, il y avait peu de communication entre les employés. La plupart donne l’impression de séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle. Tout ceci est subjectif bien entendu. En tout cas, j’ai passé la meilleure année de ma vie ! MERCI TUCSON !

Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page. Venez par vous même découvrir les autres pages !

Leave a Comment

Your email address will not be published.